je te demande pardon.
je n’ai pas pensé qu’en changeant de route, j’allais te perdre. je n’ai pas pensé qu’en m’inscrivant ailleurs, tu resterais derrière. je n’ai pas compris qu’en tissant ces mots, tu ne me comprendrais plus. ce n’était pas une fuite, ce n’était pas un silence; je n’avais pas l’intention d’ériger une barrière, de t’exclure de mon antre. je ne cherchais qu’un retour, un goût de souvenir, mon propre sang sur mes lèvres, la soif de fer que j’avais oublié, qui était partie, qui s’était dérobée de moi, comme les billes d’un sac, le sable entre les doigts, les poissons d’un filet trop large, les larmes sur le cuir, les regards fuyants dans la foule, mes yeux dans l’ombre des lumières, mes paupières sous le voile, le sol sous tes pieds.
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