nous sommes venus ici pour marcher, pourtant je suis assise. je ne sais pas combien de temps nous avons marché, simplement que ce n’était pas assez, que nous aurions dû marcher plus longtemps, qu’il faudra reprendre la route, qu’il faudra s’y remettre, pour que les jambes le sentent, pour que la lourdeur puisse s’échapper par le talon, se perdre dans le sillage de nos pas, retrouver la terre.
nous sommes venus ici pour marcher, pourtant j’écris et tu lis, et tous les deux nous buvons. nous n’avons pas soif, car nous n’avons pas suffisamment marché, mais en étant assis, il est facile d’ouvrir la bouche, de boire, de s’imaginer qu’on a besoin de faire autre chose que de s’asseoir, d’écrire, de lire, de ne pas marcher.